Il serait naturel pour les observateurs de noter que l’attaquant Maxim
Massé et le défenseur Spencer Gill, qui font équipe au
Championnat mondial des M18 2024 de l’IIHF en Finlande, sont au coude à coude depuis deux ans.
Sur la glace comme à l’extérieur.
Remontons d’abord au
repêchage de la LHJMQ de 2022. Seulement deux rangs ont séparé les deux hockeyeurs. Massé a devancé Gill
de justesse, entendant son nom être prononcé par les
Saguenéens de Chicoutimi au troisième échelon. Gill a été la toute première sélection de l’Océanic de Rimouski, au cinquième rang.
Quelques mois plus tard, ils ont commencé à goûter à la rivalité de
division qui oppose les deux équipes, croisant le fer sur une base
régulière. Ces matchs ont toujours une saveur particulière pour Massé.
« Quand je joue à Rimouski, c’est toujours spécial vu que je viens de là,
ma famille assiste aux matchs », lance Massé, qui a joué son hockey mineur
à Rimouski, Mont-Joli et Rivière-du-Loup. « Tout le monde pensait que
j’allais être repêché par l’Océanic, donc ça ajoute un certain enthousiasme
à venir me voir jouer. »
Spencer Gill vient de conclure sa deuxième saison à Rimouski, d’où Maxim Massé est originaire. (Photo d’Iften Redjah)
Cette saison, à leur première année d’admissibilité au repêchage de la
LNH à l’âge de 17 ans, ils se sont affrontés à nouveau dans un contexte bien
spécial lors du
Match des meilleurs espoirs de la Ligue canadienne de hockey (LCH).
« C’était une très belle expérience, le match était chez moi à Moncton,
j’ai pu jouer devant ma famille, mes amis et mes enseignants », explique
Gill dans un excellent français. « Ça m’a donné une belle occasion de
démontrer ce que je pouvais faire par rapport aux autres joueurs. »
Comme Spencer Gill, Maxim Massé s’est fait voir par bon nombre de recruteurs au Match des meilleurs espoirs de la LCH, présenté à Moncton. (Photo de Daniel St Louis - LCH)
Au fil des mois, les deux meilleurs espoirs de la LHJMQ en vue du prochain
encan de la LNH ont vu leur nom bouger sur les listes du Bureau
central
de dépistage. Lors du dévoilement de la
liste finale le 16 avril dernier, le nom de Gill (29 e chez les patineurs de
l’Amérique du Nord) s’est hissé tout juste en haut de celui de Massé
(30e), qui avait eu l’ascendant dans les listes précédentes.
La ligue lui a d’ailleurs décerné le 18 avril le
trophée Michael-Bossy remis au Meilleur espoir professionnel de la LHJMQ. Pour l’obtention de ce
prix, la
Recrue de l’année dans la LCH de la saison 2022-2023 a coiffé les finalistes Raoul Boilard…
et Gill!
« C’est sûr qu’il y a toujours un aspect de compétition, tout le monde veut
être le meilleur, mais avec les listes, il faut en prendre le moins
possible, explique Massé. Je mentirais si je disais que je ne les voyais
pas passer, mais en fin de compte, ce n’est pas mon rang sur une liste qui
va m’empêcher d’atteindre mon rêve de jouer dans la LNH. »
Malgré ce contexte de concurrence en vue du repêchage et sur les glaces du
Colisée Financière Sun Life de Rimouski et du Centre Georges-Vézina de
Chicoutimi, une simple discussion avec les deux espoirs permet de
comprendre qu’ils ne portent pas autant attention à ces détails qu’on
pourrait le penser.
« Pour le temps de ce tournoi-là, nous sommes tous des amis ici avec le
même objectif, ajoute Massé. On met la rivalité de côté et on va reprendre
ça en septembre. »
Objectif or
Depuis quelques jours, Massé et Gill n’ont qu’une mission en tête : revenir
du Mondial des M18 avec une médaille d’or au cou.
Les deux ont déjà goûté à l’expérience de tournois de courte durée sur la
grande scène, où tous les objectifs individuels doivent être mis de côté au
profit d’une chimie d’équipe impeccable.
Gill a d’ailleurs remporté le titre de la
Coupe TELUS 2022 avec les
Flyers de Moncton après un parcours parfait au tournoi, qui réunit les meilleurs clubs de M18
au pays.
Spencer Gill célèbre avec ses coéquipiers des Flyers de Moncton sous les yeux admiratifs de son frère Dyllan, joueur des Huskies de Rouyn-Noranda dans la LHJMQ.
« Ça a été les meilleurs moments de ma vie au hockey », s’exclame Gill avec
la fierté dans les yeux. « On avait une très bonne équipe pendant la
saison, mais tout le monde disait que c’était toujours difficile pour les
équipes des Maritimes à ce tournoi, et finalement on a gagné tous nos
matchs. »
Gill a aussi porté les couleurs de Canada Blancs au
Défi mondial de hockey des moins de 17 ans 2022.
Et pas plus tard que l’été dernier, Massé a gagné l’or à la
Coupe Hlinka-Gretzky en Tchéquie, obtenant six points en cinq matchs.
Les Charlie Elick, Ryder Ritchie, Frankie Marrelli, Roger McQueen et Henry
Mews, avec qui ils font équipe au Mondial des M18, ont déjà été leurs
coéquipiers à l’international. Comme Massé et Gill, ces joueurs sont tous
épiés à la loupe par les dépisteurs de la LNH présents en Finlande.
« Au final, on joue encore au même jeu que quand on était plus jeune,
philosophe Massé. Il faut continuer d’avoir du plaisir et ne pas trop
penser à ce qui se passe autour. Quand on gagne en équipe, ça quadruple le
plaisir qu’on peut avoir ensemble avant, pendant et après les matchs.
L’accent est mis sur la victoire ici, c’est l’aspect que je trouve le plus
plaisant. »