L’important, ce n’est pas comment tu commences, mais comment tu finis.
Malgré que Logan Stankoven s’attendait à un meilleur début de saison
2021-2022, une bonne dose de confiance lui a permis de connaître sa
meilleure année dans la Ligue de hockey de l’Ouest (WHL).
Tout juste après avoir signé son contrat de recrue avec les Stars de Dallas
en septembre dernier, il est revenu du camp d’entraînement de son équipe
professionnelle juste à temps pour le match d’ouverture des Blazers de
Kamloops. Cependant, le retour au hockey junior a été plus difficile que
prévu pour le joueur de centre.
« J’ai trouvé ça plus moins évident de m’adapter au rythme et de réaliser
des jeux avec mes coéquipiers, confie-t-il. Au camp des Stars, j’essayais
de suivre la cadence des joueurs plus imposants, et à mon retour au hockey
junior, le rythme était plus lent, alors mon synchronisme était moins à
point. J’essayais d’être partout en même temps, car c’est ce à quoi j’avais
été habitué au hockey professionnel. »
Même si son début de saison ne l’a pas satisfait, l’athlète de Kamloops, en
Colombie-Britannique, a tout de même obtenu 13 buts et 32 points à ses 22
premières parties. Malgré tout, il a été étonné de recevoir une invitation
au camp de sélection de l’équipe nationale junior du Canada en décembre.
« C’était assurément une grosse surprise, lance-t-il. Je trouvais que
j’avais eu un bon début de saison, mais pas plus que ça. »
Son coéquipier avec les Blazers, le gardien de but Dylan Garand, a lui
aussi reçu l’appel de Hockey Canada. En tant que joueur qui avait vécu
l’expérience de l’équipe nationale junior à l’édition 2021, Garand a
prodigué des conseils à son coéquipier de Kamloops et s’est assuré de
l’encourager au fil du processus de sélection.
En raison des précautions liées à la COVID-19, Stankoven n’a pu jouer qu’un
seul match hors concours pendant le camp de sélection, mais il a profité au
maximum de son occasion.
« Il a joué un excellent match, je lui ai dit que c’était sa meilleure
performance à vie, affirme Garand. Après cette partie, je n’étais vraiment
pas surpris qu’il se taille un poste avec l’équipe. »
« J’ai vraiment essayé de faire ma marque, explique Stankoven. Ma sélection
au sein de l’équipe nationale junior m’a étonné, mais j’étais vraiment
fébrile et heureux. »
Même s’il a été laissé de côté pour le duel préparatoire et le match
d’ouverture du tournoi face à la Tchéquie, Stankoven a marqué à ses débuts au Mondial junior lors de l’affrontement du 28 décembre contre l’Autriche.
« C’était un moment surréel, j’ai grandi en suivant le Mondial junior
durant le temps des Fêtes, et juste d’avoir la chance de jouer à ce
tournoi, qui est d’une envergure tellement grande, c’était incroyable, se
remémore-t-il. C’est vraiment cool de jouer à la télévision et d’avoir
cette visibilité devant la famille et les amis présents. »
Malheureusement, la pandémie de COVID-19 a forcé l’annulation de la
compétition dès le jour suivant. Même si le hockeyeur de 19 ans a été
limité à une seule partie, son expérience générale acquise au tournoi a eu
un impact immense sur lui.
« Juste de savoir que j’avais ma place avec l’équipe, que j’étais choisi,
que le personnel de Hockey Canada avait assez confiance en moi pour que je
me joigne à la formation, ça m’a insufflé une très grande dose de confiance
et servi de tremplin. »
Ce vent de confiance s’est transposé dans le jeu de Stankoven. Pendant le
reste de la saison régulière, il a récolté 32 buts et 72 points en 37
rencontres; à ses dix derniers matchs, il en a connu neuf de plus d’un
point (accumulant 24 points au passage).
Il a continué de briller pendant les séries éliminatoires, obtenant 31
points en 17 parties — réalisant notamment quatre tours du chapeau. Les
Blazers ont subi l’élimination en demi-finale des séries éliminatoires de
la WHL aux mains des Thunderbirds de Seattle.
« Dès son retour à Kamloops, il a pris son envol jusqu’à la fin de la
campagne, mentionne Garand. Sa contribution à notre succès a été énorme.
Nous avions vraiment un bon club et nous avons eu une excellente année. Il
a joué un rôle immense, surtout en deuxième moitié de saison. »
Les prouesses de Stankoven sur la glace lui ont valu quelques honneurs. Le
joueur de centre a remporté le trophée commémoratif Four-Broncos remis au
Joueur de l’année de la WHL ainsi que le trophée David-Branch à titre de
Joueur de l’année de la Ligue canadienne de hockey (LCH).
« C’est pas mal cool d’avoir été reconnu à l’échelle de la LCH, et il y a
tellement d’autres excellents joueurs qui auraient pu gagner ce prix,
exprime-t-il. Je n’ai pas reçu cet honneur juste en raison de mes
réalisations personnelles, c’est grâce à mon équipe que je l’ai eu, car je
faisais partie d’un club gagnant, et mes coéquipiers m’ont vraiment aidé.
Ces gars-là méritent une bonne tape dans le dos. »
Stankoven a également gagné le trophée commémoratif Brad-Hornung décerné au
Joueur ayant le meilleur esprit sportif de la WHL. Ce prix, il le dédie à
ses parents qui lui ont enseigné le respect et l’humilité.
« Peu importe à quel point tu es bon au hockey ou dans n’importe quel
sport, ça ne veut rien dire, philosophe-t-il. Si tu n’es pas une bonne
personne, tu n’iras pas loin dans la vie. Quand j’aurai fini mon stage à
Kamloops, je veux qu’on se souvienne de moi comme une personne qui a eu une
influence positive au sein de l’organisation. »
« Il prêche par l’exemple, il se présente avec l’équipe pour faire les
bonnes choses et travailler fort tous les jours », dit Garand à propos de
Stankoven. « Les gars s’inspirent de lui. »
Avec le report du Championnat mondial junior 2022 de l’IIHF à l’été à
Edmonton, Stankoven, Garand et leurs coéquipiers ont une autre chance de
porter l’unifolié sur la scène internationale.
« Pour plusieurs d’entre nous, la nouvelle de l’annulation du tournoi a été
très difficile à digérer, et il y avait pas mal d’incertitude à propos de
la possibilité de reprendre ce tournoi, raconte Stankoven. C’est plaisant
qu’on puisse repartir à zéro et d’avoir une autre occasion de mettre la
main sur la médaille d’or. »
« J’étais l’un des trois seuls qui faisaient un retour au tournoi, et nous
avions toujours un goût amer de notre médaille d’argent obtenue à l’édition
2021, confie Garand. C’est notre dernière chance, et il n’y a rien au monde
que je souhaite plus qu’une médaille d’or. »
La prochaine saison va s’amorcer dans un climat d’incertitude pour
Stankoven. Il a connu un fort camp de développement avec les Stars le mois
dernier et il a été nommé meilleur joueur du camp par l’équipe. Il pourrait
retourner à Kamloops pour se préparer en vue de la Coupe Memorial, dont les
Blazers seront les hôtes, ce qui sera une première depuis 1995.
« C’est une situation gagnante, peu importe le scénario, que j’aille à
Dallas ou que je reste à Kamloops, affirme Stankoven. Pouvoir faire partie
du club hôte de la Coupe Memorial dans ma ville, ce serait cool, et je suis
certain qu’il y aura d’excellentes foules qui viendront nous appuyer. Ce
serait vraiment idéal de faire le saut à Dallas, mais je sais que je devrai
travailler très fort. »
Pour l’instant, Stankoven n’a qu’une seule chose en tête : la médaille d’or
au Mondial junior. Il est prêt à profiter de l’élan qu’il a pris dans le
dernier droit de la saison 2021-2022 pour atteindre cet objectif à
Edmonton.
« Il a vraiment trouvé ses repères, il sait quoi faire pour connaître du
succès, et visiblement, ça lui a souri, explique Garand. Je le connais et
je sais qu’il poursuivra dans la même veine ici en août. Je pense qu’il
jouera un rôle beaucoup plus important qu’en décembre dernier et que sa
contribution à notre parcours vers la médaille d’or sera assurément plus
grande. »