Tommy Williams était un homme du peuple aux Territoires du Nord-Ouest. Non
seulement dans ses nombreux rôles au fil de sa longue carrière dans la
fonction publique, mais également à l’aréna.
« Il était un homme sensationnel… tellement passionné de hockey, il y
mettait tout son cœur », confie Pamela Williams, épouse de Tommy pendant 32
ans. Il se souciait tellement des gens, il voulait transmettre aux jeunes
l’amour et la joie qu’il éprouvait pour ce sport. »
Williams a rendu l’âme en août dernier à la suite d’une bataille contre le
cancer. Il avait 60 ans. Il a laissé un legs durable dans la communauté par
son amour pour sa famille, le hockey, son héritage métis et ses efforts à
améliorer les conditions des jeunes du Nord.
Il a gardé les buts pendant 48 ans, jouant jusqu’à ce qu’il ne soit
physiquement plus capable de le faire, malgré le remplacement d’un genou et
d’une hanche.
Sa fille, Aurora, se souvient qu’il s’est toujours impliqué dans le hockey.
« Il m’a dirigée quand j’étais jeune, il était toujours un favori des
joueuses, dit-elle. Il était jovial et se faisait des amis partout dans
l’aréna. Tout le monde le respectait et il ne laissait personne indifférent.
»
Sa passion pour le hockey était bien évidente pour sa famille, y compris
Pamela. Être à l’aréna, ça rendait Tommy heureux, peu importe s’il jouait,
dirigeait une équipe ou regardait une partie.
« Il voulait devenir un joueur de hockey professionnel, et il passait tout
son temps libre à l’aréna, lance Pamela. Il jouait dans des ligues de
hockey récréatif et des ligues de vétérans, et il allait voir jouer ses
enfants et ses petits-enfants à la maison et dans différentes villes lors de
tournois. »
Tommy a joué à divers niveaux; il a même atteint la Ligue de hockey de
l’Ouest (WHL) avec les Tigers de Medicine Hat à titre de gardien de but
substitut à l’ancien de la LNH, Kelly Hrudey. Il a profité de son passage
dans la WHL, mais il a toujours senti le besoin de revenir dans le Nord et
de voir comment il pouvait participer à l’essor du hockey et au soutien des
peuples autochtones dans sa communauté.

« Il a été un modèle tellement important pour les jeunes autochtones, fait
remarquer Aurora. Il était fier de qui il était, il pouvait comprendre ce
que les jeunes de la région pouvaient vivre. Les enfants qu’il a dirigés au
fil des ans parlent encore de l’impact qu’il a eu sur eux. »
James a naturellement suivi les traces de son père, éprouvant un amour pour
le hockey dès son jeune âge. Son père a été son entraîneur et il lui a
appris beaucoup à propos de ce sport, sur la glace comme ailleurs. Au fil de
sa carrière de joueur, il a tiré profit des leçons apprises.
James a quitté le nid familial à l’âge de 14 ans pour jouer au hockey
junior A à Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard, au sein des Western
Capitals de la Ligue de hockey des Maritimes. Il a joué quelques années au
hockey universitaire avant de retourner à la maison pour de bon. Il a tout
de même continué de jouer dans les mêmes ligues récréatives où son père
avait joué.
« Il a toujours voulu ce qu’il y avait de mieux pour moi et ma sœur,
commente James. Quand je suis parti et que je m’ennuyais de la maison, il
m’a poussé pour que je sois à mon sommet et il a cru en moi. Maintenant que
je suis de retour à Inuvik et que je joue ici, les gens des ligues me
parlent de lui et me disent ce qu’il signifie pour la communauté du hockey.
»
Comme son père l’avait fait en 2007, James a eu l’occasion de diriger
Équipe T.N.-O. aux Jeux d’hiver du Canada en 2023.
Tommy tissait facilement des liens avec les gens, particulièrement grâce à
notre sport national. Une année, quand personne ne s’est manifesté pour
prendre les rênes de l’équipe des M18, Tommy a accepté de le faire.
« C’est l’une de mes histoires préférées à propos de mon père, confirme
James. Il faisait ce que personne d’autre ne voulait faire, et ces jeunes
qu’il a dirigés sont devenus des meneurs dans leurs communautés. Il était
fier de ses racines autochtones et il voulait générer des occasions pour
les gens du Nord. »
Quand Tommy est décédé, ces joueurs ont confié à la famille Williams à quel
point il avait contribué à leur développement sur la glace et dans la vie en
général.
L’impact de Tommy sur sa communauté est vaste. En plus d’avoir été le
président et chef de la direction de la Northwest Territories Housing
Corporation, il a également ouvert un magasin d’équipements de sport à
Inuvik afin qu’un plus grand nombre de jeunes autochtones puissent jouer au
hockey. Il n’a jamais cru au fait que l’argent devait être un obstacle à la
pratique du hockey pour les familles. Il a donc créé un fonds pour aider
les jeunes à payer les frais liés à la pratique du hockey.
« Il voulait juste que les jeunes du Nord aient la même chance que ceux
ailleurs au Canada, raconte James. Il était une personne au service du
public, et il comprenait bien ce rôle, mais il a aussi compris le besoin de
contribuer à la société au moyen du sport. »
Avant le décès de Tommy, la communauté lui a rendu hommage pour ses
contributions au hockey en retirant son chandail des Mad Trappers à l’aréna
olympique Ed-Jeske. Ce moment a eu une grande signification pour la famille
Williams.
« Il était tellement honoré de ce geste et ça l’a rendu émotif, se souvient
Aurora. Ça me touche encore quand je vois son chandail à l’aréna. Nous
sommes tous et toutes fiers de cet honneur. »
Le hockey va toujours faire partie de leurs vies; James, Aurora et son mari
Bryon jouent dans des ligues récréatives à Inuvik, et quatre enfants
d’Aurora pratiquent ce sport. Sachant à quel point Tommy aimait le hockey,
ils veulent poursuivre son héritage pour leurs enfants, mais aussi pour les
jeunes de leurs communautés.
« Il était un homme merveilleux qui a partagé sa passion du hockey avec
tout le monde, explique Pamela. Il est parti trop tôt, mais il a vécu une
belle vie. »