« J’aime voir [les joueuses] s’améliorer. J’aime les regarder apprendre une
nouvelle habileté. Mais surtout, j’aime les regarder devenir passionnées et
aimer le jeu. »
Ce sont là les raisons pour lesquelles Samantha Holmes-Domagala aime être
entraîneuse.
Cela explique également ce qui fait d’elle l’Entraîneuse de l’année BFL
(volet communautaire).
Holmes-Domagala est l’entraîneuse-chef de l’équipe des M9 Jr. Inferno de
Calgary et directrice de l’entraînement (M7 Timbits, M9, M11) de Girls
Hockey Calgary. Elle est tout aussi passionnée par le développement des
habiletés que par les aspects amusants du hockey. Elle comprend qu’à
l’échelle locale, l’accent doit être mis sur les fondements et sur la
transmission de l’amour du jeu.
« J’ai toujours été du genre à redonner au jeu, et je pense que c’est le
moins que je puisse faire », dit-elle. « Le hockey est ma passion. Il le
sera toujours. Il y a une partie de moi qui veut toujours plus de hockey,
que ce soit comme joueuse ou entraîneuse. J’aime regarder les filles tomber
amoureuses du sport que j’aime, et créer un milieu où elles peuvent en
tomber amoureuses. »
Le parcours de Holmes-Domagala au hockey l’a menée de son domicile à
Mississauga, Ontario, à la Kimball Union Academy à Meriden, au New
Hampshire, puis à l’Université du New Hampshire où elle a joué pendant
quatre ans avant de passer chez les professionnelles avec Brampton dans la
National Women’s Hockey League (NWHL).
Elle a pris la route vers l’ouest en 2002 pour se joindre à l’Oval X-Treme
de Calgary de la Western Women’s Hockey League (WWHL), remportant l’or au
Championnat national féminin Esso en 2003. Elle a aussi cofondé les Rockies
de Strathmore qui ont évolué pendant trois saisons dans la WWHL de 2008 à
2011.
Holmes-Domagala a également acquis une expérience internationale en jouant
10 matchs avec l’équipe nationale féminine du Canada, gagnant l’or à la
Coupe des 4 nations en 2000 et 2004.
Elle s’est impliquée dans l’entraînement lorsque sa fille Dyllan, sept ans,
a commencé à jouer au hockey. Son expérience, sa passion et son dévouement
pour le volet féminin du sport sont évidents pour tous ceux qui
l’entourent.
Jody Forbes est administratrice de Hockey Calgary, et ancienne présidente
de Girls Hockey Calgary. Elle a observé Holmes-Domagala avec son équipe
cette année. « Je me suis dit que ces filles avaient de la chance, car
elles auront une entraîneuse comme Samm pendant presque toute leur vie.
C’est différent pour les jeunes filles de voir des femmes assumer des rôles
de chefs de file dans leur propre sport. Cela revêt beaucoup d’importance
pour elles. »
Selon Forbes, la direction du hockey féminin est encore une culture dominée
par les hommes. Holmes-Domagala est en train de changer cela. Elle
supervise 100 entraîneurs en tant que directrice de l’entraînement de Girls
Hockey Calgary. « Le fait qu’elle occupe un rôle de chef de file avec ses
antécédents et sa passion pour le hockey féminin a été incroyable »,
déclare Forbes. « C’est fantastique pour les jeunes filles de voir ça, mais
aussi pour nos entraîneurs de voir une femme forte avec toutes ces
connaissances en hockey. »
Holmes-Domagala travaille sans relâche à la promotion du hockey féminin et
elle veille à ce que chaque joueuse connaisse un bon départ. La saison
dernière, elle a développé et géré deux nouveaux programmes.
First Strides
est un programme d’introduction. Les filles étaient souvent intimidées par
les programmes communautaires – elles venaient à l’aréna enthousiastes à
l’idée d’essayer le hockey, mais repartaient désintéressées après leur
entrée dans un vestiaire plein de garçons et sur une glace remplie de
papas. Holmes-Domagala a conçu le programme pour qu’il soit amusant, mais
aussi pour offrir aux filles la base nécessaire pour passer au programme
Jr. Inferno avec confiance et les compétences fondamentales nécessaires
pour réussir. Quarante-six filles – dont sa fille cadette, Avery – se sont
inscrites.
Le programme Skills Sequence est un programme de développement des
entraîneurs. Holmes-Domagala l’a conçu pour promouvoir la cohérence de la
prestation des programmes d’entraînement de Girls Hockey Calgary, et elle
l’a présenté à plus de 50 équipes à Calgary. Ses entraîneurs l’utilisent
maintenant avec leurs joueuses pendant six à dix minutes à chaque
entraînement. « Nos bénévoles passaient des heures en ligne à chercher des
habiletés », dit-elle. « Nous pouvons les aider afin qu’ils puissent, à
leur tour, aider les enfants. »
En tant qu’entraîneuse, Holmes-Domagala personnalise son approche pour
chaque enfant. « Je pense que pour bâtir la passion, il est important de
découvrir ce que les enfants aiment. » Elle était l’enfant qu’il fallait
chasser de la glace après les entraînements. Les enfants n’aiment pas tous
venir à l’aréna pour la même raison, et c’est correct. « Dans mon équipe,
j’avais des enfants qui voulaient relever des défis de manipulation de
bâtons au milieu de l’hiver, mais j’avais aussi des enfants qui voulaient
juste venir parce qu’ils aimaient le vestiaire ou le ruban rose sur leur
bâton.
« En entraînant des Timbits, j’ai vraiment appris que je devais porter un
costume sur la glace à l’Halloween. » Porter un costume de licorne une
pièce n’était certes pas dans sa zone de confort, mais cela l’a aidée à
tisser des liens avec ses joueuses.
Nicole Walker en a été témoin. Cette année, sa fille aînée, Katherine, 7
ans, a joué pour l’équipe des M9 de Holmes-Domagala; sa fille cadette,
Lillian, 5 ans, était inscrite à First Strides.
« Elle sait comment parler aux enfants; elle sait comment les engager »,
dit Walker. « Elle prend le temps d’arrêter ce qu’elles font pour leur
demander non seulement comment elles ont fait l’exercice – afin de les
aider à s’améliorer ou pour les féliciter –, mais aussi leur demander ce
qui se passe à l’école. »
L’entraîneuse est déterminée à assurer la croissance des athlètes de la
bonne façon. L’accent n’est pas mis sur le tableau indicateur. « Nous avons
travaillé fort pour être de bonnes coéquipières et définir ce que cela
signifie. Plusieurs filles ne savaient pas quand elles avaient gagné ou
perdu », dit-elle. « Nous avons évalué notre performance sur ce que nous
avons ressenti, ce que nous avons pu contrôler – avons-nous travaillé fort,
avons-nous appuyé nos coéquipières, avons-nous été dynamiques et
responsables sur la glace? »
Dans tous ses rôles, elle veut préparer les filles au succès. « Je veux
donner à nos jeunes athlètes féminines l’occasion d’exceller », dit-elle.
Cela signifie donner des conseils aux filles qui mangent, dorment et
respirent le hockey, et cela signifie aider celles qui sont heureuses de
jouer deux fois par semaine à perfectionner leurs habiletés.
Et cela signifie créer des occasions de mentorat en formant une équipe de
jumelage. Les joueuses de M9 ont assisté aux matchs et aux entraînements
d’une équipe locale de M13; les plus âgées ont ensuite agi comme
entraîneuses adjointes auprès des plus jeunes, laçant des patins, ramassant
des rondelles et faisant la démonstration d’exercices.
En trois ans seulement, Holmes-Domagala a déjà changé la culture au sein de
Girls Hockey Calgary et jeté les assises du développement des joueuses –
sur la glace et hors glace – pour l’avenir.
« Je suis impatiente de voir ce qu’elle va faire du hockey à Calgary au
cours des 10 prochaines années », a déclaré Forbes. « Je pense qu’elle va
le diriger à coup sûr. »