matt cook para fights cancer

L’héritage laissé derrière

Dix ans après la mort prématurée de Matt Cook, la fondation qui porte son nom aide les jeunes patients atteints d’un cancer à s’orienter dans leur traitement, comme il a eu à le faire

Chris Jurewicz
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12 novembre 2020
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Lynn Cook rit en repensant au jour son fils a reçu sa première luge. Ni Lynn ni son mari Donald ni Matt lui-même ne savaient comment l’utiliser.

Matt avait assisté à la Coupe RBC Banque Royale 2007 à Prince George, en Colombie-Britannique, où son frère Brady était capitaine des Kodiaks de Camrose. Après avoir vu une démonstration de parahockey pendant un entracte, Brady s’est dit que ce sport serait parfait pour Matt.

« Lors de l’événement, Matt a rencontré certains membres de l’équipe nationale et, peu après, Adam Crockatt (alors responsable de l’équipe nationale) a fait des démarches pour faire parvenir une vieille luge à Matthew afin qu’il puisse l’essayer. Je ris quand j’y pense, car, le jour où la luge est arrivée, c’était un objet qui nous était étranger », raconte Lynn depuis la maison familiale à Edmonton. « C’était comme avoir deux patins sous les fesses. Nous l’avons mis dans une pièce à l’avant de la maison et j’ai mis une planche à pain sous la lame pour ne pas abîmer le plancher, je me suis assise sur la luge et je suis immédiatement tombée. »

Matt Cook avait alors 19 ans. Un an auparavant, sa jambe gauche avait été amputée sous le genou à la suite de la découverte d’un ostéosarcome, une forme rare de cancer des os. Cette intervention a mis fin à la carrière prometteuse au hockey sur glace de Matt Cook, qui a gravi les échelons du hockey mineur à Edmonton, puis au sein des Pontiacs de Bonnyville dans la Ligue de hockey junior de l’Alberta.

À ses années juniors, Matt était un géant de 6 pi 2 po et de 220 livres sur la glace. Les partisans le remarquaient, les entraîneurs le remarquaient et, il va sans dire, les adversaires le remarquaient. Mais Matt ne se démarquait pas seulement par son travail sur la glace, sa personnalité à l’extérieur des patinoires y était aussi pour beaucoup.

« C’était quelqu’un d’absolument exceptionnel, aussi doué au hockey qu’agréable à côtoyer sur le plan personnel », raconte Greg Westlake, membre de longue date de l’équipe nationale de parahockey du Canada, qui a vécu avec Matt en Ontario lorsqu’ils s’entraînaient pour les Jeux paralympiques d’hiver de 2010. « C’est dur de cerner ce qui fait qu’une personne a ce petit je-ne-sais-quoi, l’étoffe d’une étoile. Il avait un grand sourire et une énergie positive incroyable. »

« En même temps, c’était un gars de 6 pi 2 po et de 220 livres qui pouvait faire beaucoup de dégâts. C’était un joueur junior A robuste que nous avions hâte d’intégrer dans notre programme pour voir comment il pourrait utiliser ses atouts et quel genre de joueur il deviendrait. Puis, en apprenant à le connaître, on se disait que c’était le gars LE PLUS sympathique doté d’une énergie positive incomparable, et le courant a tout de suite bien passé entre nous deux. »

Le fait de rencontrer des joueurs comme Westlake et d’autres a beaucoup aidé Matt à vouloir non seulement essayer le parahockey (ou ce qu’on appelait à cette époque le hockey sur luge), mais aussi à y exceller. Lorsqu’il a reçu sa luge, il est devenu un homme en mission, désireux d’atteindre le sommet au parahockey en participant aux Jeux paralympiques.

Il s’est entraîné sans relâche, apprenant d’amis comme Westlake, Adam Dixon et Brad Bowden, qui font tous partie de l’élite mondiale.

« Matt s’est rendu compte que ces gars sont vraiment des athlètes dévoués et qu’ils ont travaillé fort », dit Donald. « Comme tous les joueurs de hockey sur luge, tous ceux qui ont essayé ce sport, Matthew rentrait à la maison avec des ampoules et les mains ensanglantées. Mais il retournait toujours sur sa luge, il voulait toujours s’améliorer. »

Au fil de ses efforts, Matt s’est taillé un poste au sein de l’équipe nationale et a aidé le Canada à remporter le bronze au Championnat mondial de hockey sur luge 2009 du CIP. Même si tout indiquait qu’il serait nommé à l’équipe paralympique canadienne de 2010, son cancer a progressé trop rapidement, sa santé s’est détériorée et il n’a pas pu participer au tournoi paralympique à Vancouver.

Matt est décédé à l’âge de 22 ans le 4 avril 2010 à Edmonton, environ trois semaines après la fin des Jeux paralympiques. Pour bon nombre de personnes dans la communauté du hockey, son nom reste gravé à jamais dans leur cœur.

Peu après son décès, la famille de Matt a créé la Fondation Matt Cook ( Matt Cook Foundation), dont l’objectif est d’apporter du réconfort aux jeunes adultes qui suivent un traitement contre le cancer. Les parents de Matt ont vu à quel point son parcours a été difficile, de son diagnostic à l’âge de 18 ans à sa mort à 22 ans. Pendant cette période, Matt a subi plus de 30 traitements de chimiothérapie, de même que plusieurs interventions chirurgicales, dont l’amputation de sa jambe.

« Quelques mois avant le décès de Matthew, nous avons parlé de différentes choses que nous pourrions faire pour améliorer la vie des jeunes adultes hospitalisés en raison d’un traitement contre le cancer », explique Lynn. « Quand on a 18 ans et qu’on se trouve plongé dans un système de traitement du cancer conçu pour les adultes, il y a très peu de personnes qui ont le même profil démographique. On se rend à l’hôpital pour traiter un cancer et on partage une chambre et des couloirs avec des personnes âgées alors qu’on n’est même pas à l’âge de commencer une carrière. »

« Tout d’un coup, on devient isolé de ses amis et de toutes ces choses importantes qui se passent dans la vie d’un jeune adulte, entre 18 et 24 ans – les activités sociales, les samedis soirs, les voyages de camping. Si vous vous mettez à la place d’une personne de cet âge et que, tout à coup, vous êtes censé passer quatre jours par semaine à l’hôpital pendant 30 semaines et que vous perdez votre jambe dans le processus alors que vos amis vont de l’avant dans la vie, c’est vraiment dur. »

La Fondation Matt Cook a fêté ses dix ans d’existence plus tôt cette année. Sa principale initiative consiste à préparer des colis réconfort qui sont remplis d’articles dont Matt avait besoin et qu’il aimait avoir avec lui pendant ses traitements. Chaque colis contient une tablette électronique, un sac de voyage, une couverture chaude et moelleuse, des écouteurs, des cartes-cadeaux iTunes et Skip, une lampe de poche et un cahier d’écriture.

À ce jour, environ 80 colis ont été livrés à de jeunes adultes luttant contre le cancer au Cross Cancer Institute (CCI) d’Edmonton. Nombre de ces colis ont été livrés par Lynn, Donald, Brady et sa fille Marina. Ils ont pu voir de près l’impact de ces colis réconfort.

Avant la pandémie, la Fondation Matt Cook a lancé une autre initiative : la rénovation d’une chambre de l’ICC en un espace qui s’apparente à une magnifique chambre d’hôtel pour permettre aux personnes qui suivent un traitement contre le cancer d’accueillir leur famille et leurs amis et de retrouver un peu de normalité. Lynn appelle cela un deuxième chez-soi.

Bowden conserve des photos de Matt sur son téléviseur et son réfrigérateur. Selon lui, l’héritage laissé par Matt Cook n’a rien d’étonnant, étant donné le genre de personne qu’il était.

« Honnêtement, je suis de ceux qui pensent que, s’il avait pu poursuivre son parcours, il aurait certainement été un meneur du programme d’Équipe Canada. Il avait tout d’un meneur naturel, en plus d’être un travailleur acharné », dit Bowden.

« Je crois que Matt pouvait accomplir tout ce qu’il voulait. J’étais tellement convaincu que si quelqu’un pouvait s’en sortir, c’était bien lui. Rien qu’à y penser et à voir à quel point il manque à tout le monde, ce n’est que logique qu’une fondation ait été créée en son nom. De son vivant, et, peu importe où il se trouve maintenant, il est le genre de personne… Sa famille et lui… Ce sont des personnes qui veulent toujours aider, apprendre et grandir. Ce sont des personnes très humaines. »

Pour faire un don et en savoir plus sur la Fondation Matt Cook, visitez le mattcookfoundation.com.

Pour plus d'informations :

Esther Madziya
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 284-6484 

emadziya@hockeycanada.ca

 

Spencer Sharkey
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 777-4567

ssharkey@hockeycanada.ca

 

Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada

(647) 251-9738

jknight@hockeycanada.ca

 

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