Sept ans ensemble au hockey mineur, sélectionnés à 75 rangs de différence
au repêchage de la LNH, réunis dans la Ligue de hockey de l’Ontario et
invités au camp de sélection Sport Chek de l'équipe nationale junior du
Canada.
Certains des plus grands moments dans les jeunes vies de Ryan Suzuki et
Mason Millman ont une tendance commune : ils ont été là l’un pour l’autre
(ou à l’autre bout du fil) quand le téléphone sonnait.
Les deux meilleurs amis de London, Ont., et deux coéquipiers de longue date
avec les Jr. Knights de London, se retrouvent maintenant ensemble à la
conquête d’un rêve grandiose.
Quand le téléphone de Mason Millman a sonné à la fin octobre et qu’il a
entendu qu’il était invité au camp de sélection Sport Chek, il frappait des
balles sur le terrain d’exercice du Tin Cup avec Suzuki et son ami de
longue date Gordie O’Dwyer.
Millman – choisi 103e au total par les Flyers de Philadelphie au
repêchage 2019 de la LNH – s’est éloigné pour prendre l’appel. Il est
revenu et les gars lui ont demandé qui lui avait téléphoné.
« Il a dit : "C’était Hockey Canada" et on a répondu "Pour vrai?" »,
raconte O’Dwyer, un gardien de but qui passera la saison 2020-2021 avec les
Rockets de Strathroy de la Ligue de hockey junior Greater Ontario. « Il
était vraiment énervé et moi et Ryan, nous étions vraiment excités pour
lui. C’était pas mal spécial. »
Même si le fait d’entendre cette nouvelle de la part du personnel des
entraîneurs et du groupe de gestion était quelque chose en soi, « le fait
que Zuke et moi allions vivre cette aventure ensemble » représentait une
valeur ajoutée aux yeux de Millman.
Suzuki – 28e choix du repêchage 2019 de la LNH par les
Hurricanes de la Caroline – avait reçu son appel quelques jours avant et
était tout aussi excité d’avoir la chance de porter l’uniforme rouge et
blanc. Les deux allaient tout donner au camp de sélection.
Ce n’était pas une surprise de les retrouver ensemble au terrain
d’exercice. Chaque été, ils se trouvent une activité pour se garder
occupés, actifs et pour avoir une compétition saine. Cet été, c’était le
golf.
« Plus jeunes, nous étions dans la même équipe de soccer avec tous les
gars. Un autre été, nous avons joué au paintball. Nous faisions toujours
quelque chose », fait remarquer Suzuki. « Mais peu importe ce que nous
faisons, nous nous poussons l’un et l’autre. Que ce soit en jouant au
tennis de table dans le sous-sol ou à des jeux vidéo, nous sommes toujours
compétitifs. »
À London, ils sont quelques anciens coéquipiers du hockey mineur qui sont
restés amis en devenant de jeunes adultes.
« Il faut s’entourer de bons gars, beaucoup de notre succès vient de là »,
philosophe Suzuki.
Le duo sait que la compétition en dehors du hockey représente une façon
importante de garder un équilibre et de s’assurer que leur amitié perdure
au hockey. O’Dwyer est du même avis. « C’est super important qu’entre amis,
on s’évade et passe du temps ensemble pour faire quelque chose qu’on aime.
»
Cependant, il n’y a pas de consensus parmi les trois quand vient le temps
de dire à quel point leur emploi du temps à l’extérieur de l’aréna est
tranquille.
« Vous savez, aucune activité ne peut être simplement amusante avec
l’esprit compétitif qui nous habite, alors même une belle journée sur le
terrain de golf est synonyme de performance et de compétition maximales »,
confie Millman, en riant. « Mais je pense que juste relaxer, passer du
temps avec nos amis et faire des blagues, c’est notre façon à nous de nous
calmer. »
Millman et Suzuki ont non seulement l’appui de leurs amis, mais aussi
l’avantage de pouvoir s’inspirer du frère aîné de Ryan, Nick Suzuki, qui a
porté le chandail orné de la feuille d’érable au Championnat mondial junior
2019 de l’IIHF.
« Quand il a vécu ces moments, Mason et moi on l’a regardé aller avec nos
yeux de plus jeunes », témoigne Suzuki. « Évidemment, Nick est mon frère,
alors je suis avec lui par la force des choses. Mais tous les jours, je
vais de mon plein gré chez Mason pour passer du temps de qualité avec lui.
»
Ryan a un frère aîné de qui s’inspirer et un frère qu’il a choisi.
Les deux espoirs du Mondial junior 2021 sont d’avis que cette notion de
relation qu’ils ont forgée représente bien plus qu’une simple amitié.
« Zuke et moi, nous pensons que c’est beaucoup plus que ça. Nous sommes
deux frères qui rivalisent ensemble dans ce que nous entreprenons. »
Même s’ils se font face dans des rôles différents sur la glace – Millman
est un défenseur et Suzuki est un centre – le contraste est certainement
moins évident dans leur façon de se comporter à l’extérieur de la
patinoire.
« Nous aimons faire les mêmes activités et nous sommes pas mal sociables,
mais Milly parle plus facilement que moi », explique Suzuki. « Je suis plus
gêné quand tu me rencontres pour la première fois, mais quand tu réussis à
me laisser ouvrir à toi, je suis pas mal sociable. Milly a réussi ça avec
moi assez vite. »
« Il ne parle pas tant que ça la première fois que tu le croises, mais je
pense qu’il fait preuve de beaucoup de leadership par la façon dont il
travaille sur la glace et en dehors », ajoute Millman.
« Ce sont deux très bons gars. Ils peuvent avoir des conversations
auxquelles certains d’entre nous ne peuvent pas participer », souligne
O’Dwyer. « Ils sont vraiment proches et ont une amitié fraternelle typique.
Ils peuvent faire des blagues dont ils ne feront pas une affaire
personnelle et le lendemain, ils peuvent faire quelque chose ensemble et
s’apprécier encore. »
Ça n’a pas pris de temps à Milly pour réussir à ce que Zuke se confie à lui
et ça n’a pas été long non plus pour qu’il le contacte sur Facetime le jour
où Ryan a été échangé à Saginaw le 10 janvier. Excité d’être réuni à
nouveau à son ami après deux ans et demi séparé de lui, Milly avait hâte de
partager quelques informations internes à son ami.
« Nous avons été deux ans sans jouer ensemble Zuke et moi. Quand il a été
échangé, c’était un peu drôle de le voir à nouveau arborer les mêmes
couleurs que moi », se remémore Millman. « Je lui ai dit à la blague qu’il
ne pouvait pas me quitter, qu’il était trop en amour avec moi. »
Cependant, Millman a remarqué une différence en ce qui a trait au sens du
hockey de Suzuki la première fois qu’ils ont été séparés.
« Je pense qu’il est vraiment plus menaçant et efficace avec la rondelle…
si tu lui donnes un tout petit espace, il va le prendre et faire son jeu. »
Ils éprouvent une profonde fierté l’un pour l’autre.
D’une période de sept ans à progresser ensemble quand ils étaient plus
jeunes avec les Jr. Knights jusqu’à une quarantaine dans un hôtel de Red
Deer dans le cadre du camp de sélection, il y a peu d’expériences au hockey
qu’ils n’ont pas vécues ensemble.
« Nous étions deux petits gars avec les Jr. Knights et nous partageons le
même rêve, donc le fait d’avoir grandi avec Milly et que nous soyons
devenus de si bons amis au fil de notre carrière au hockey, c’est vraiment
spécial. »
Zuke et Milly, meilleurs amis pour la vie, représentant l’indicatif
régional 519.