Le bénévolat dans sa forme la plus pure a quelque chose d’altruiste. C’est
un acte sous-estimé et philanthropique souvent accompli pour le bien des
autres sans aucun gain personnel.
Vern Nolin excelle dans ce contexte, et sa communauté est la bienfaitrice
de son incommensurable don de soi.
Habitant de Dewberry, Alberta, Nolin a une description de poste et des
responsabilités au sein de son association de hockey avec lesquelles il
serait difficile de rivaliser ailleurs au Canada.
Au cours des trois dernières années, il a exploité l’aréna de Dewberry,
arrosé la glace, effectué l’entretien, aiguisé les patins, entraîné, géré
et, au cours de la dernière année, présidé l’Association de hockey mineur
de Dewberry.
Tout cela en plus d’être menuisier de métier, ainsi qu’écuyer, amateur de
plein air, chauffeur d’autobus scolaire, fournisseur de promenades en
traîneau gratuites tout au long de l’hiver et organisateur de diverses
activités de financement locales. En été, il participe au tournoi
professionnel de la World Professional Chuckwagon Association (WPCA), où il
connaît un grand succès depuis sa saison recrue en 2000.
Son calendrier chargé accorde certainement une crédibilité pertinente aux
vieux adages : les gens occupés font avancer les choses, et si vous voulez
que quelque chose soit fait, demandez à une personne occupée de le faire!
« Certains jours, c’est le plus vite possible », dit-il. « Puis, vous
manquez de temps, mais c’est très amusant. »
Comme pour toute quête de bénévolat, les choses ont commencé modestement
pour Nolin.
Avec sa femme, Lisa Bensmiller, et leurs sept enfants – Brett, Brendan,
Cruise, Paynton, August, Sienna et Madelyn – dont cinq jouent au hockey,
Nolin et sa famille ont eu impact impressionnant en une décennie à Dewberry
et à Marwayne – village situé à environ 30 minutes au nord-ouest de
Lloydminster.
« Nous étions occupés », explique Nolin, qui vit sur une ferme de 36 acres
à environ cinq minutes de Dewberry. « Nous n’avons pas eu à chercher bien
loin pour assister à un match de hockey cet hiver. »
Justin Volz connaît Nolin depuis des années. Leurs enfants jouent au hockey
ensemble et, en tant qu’ancien monteur de taureau et professionnel du rodéo
lui aussi, il s’émerveille du dévouement et de l’engagement de son ami et
de sa famille dans la région.
« Lorsque nous avons rencontré Vern et Lisa pour la première fois, ils
couraient », dit-il. « Ils sont toujours en train de faire quelque chose.
C’est une famille très orientée vers la communauté. »
Faire du bénévolat signifie simplement faire des sacrifices en donnant de
votre temps pour atteindre un objectif communautaire plus grand. Cela
n’implique presque jamais un avantage financier.
Lorsque Nolin s’est vu offrir le poste d’exploitant à l’aréna de Dewberry,
une nouvelle installation qui a remplacé l’ancien aréna en 2017, une partie
de la proposition était qu’il pourrait augmenter son salaire grâce au
service d’affûtage de patins à l’aréna.
« C’est ton argent si tu peux trouver comment faire », a-t-on dit à Nolin.
Puisque Nolin n’avait aucune idée de comment affûter des patins, il
n’allait donc pas percevoir d’argent.
Mais il était déterminé à apprendre à utiliser l’affûteuse correctement
dans le but d’être le meilleur, et ce, dans les plus brefs délais.
« Ma priorité était d’apprendre à utiliser cette affûteuse », dit-il. « Et
apprendre à bien le faire. »
Trois ans plus tard, les gens viennent de partout dans le comté pour que
Nolin affûte leurs patins; au cours de cette période, il n’a jamais perçu
un dollar.
« Je ne peux même pas imaginer combien de paires de patins j’ai affûtées »,
dit-il. « Les gens ne peuvent croire que vous affûtez gratuitement une
paire de patins de nos jours. Je leur dis : “Je ne veux pas de vos 5 $.
Gardez-les pour la concession et achetez-vous un hamburger.”
Pour moi, le sourire sur leur visage vaut plus que leur argent. J’ai du
plaisir avec ça. »
Le désir de Nolin d’atteindre la perfection s’étend au-delà de l’affûtage
des patins. Il vise l’excellence dans tout ce qu’il est responsable de
maintenir ou de fabriquer au travail et personnellement.
Cela comprend l’état de glace à l’aréna. Il veut qu’il soit le meilleur
possible pour les enfants et surtout pour l’équipe senior, les Mustangs de
Dewberry de la Ligue de hockey senior SaskAlta.
« Je consacre un peu plus de temps à préparer la glace pour eux », explique
Nolin, qui fournit également de l’espace et de l’équipement pour que les
joueurs des Mustangs se préparent pour leurs entraînements et leurs matchs.
« Je suis proche de ces gars-là », dit-il. « Et il y a aussi un élément de
fierté dans une belle glace. »
Mais ce sont sur les enfants et les programmes locaux que Nolin a vraiment
centré son attention depuis son arrivée dans la région de sa province
natale de la Saskatchewan.
Lui et Lisa ont joué un rôle déterminant dans la mise sur pied du programme
de hockey sur l’étang à Dewberry. Par l’intermédiaire de Hockey Alberta,
l’initiative se concentre sur la participation dans un milieu moins
structuré et flexible. Elle est conçue pour permettre aux enfants de jouer
dans le but de les faire évoluer vers le hockey organisé.
« Mon objectif dès le départ était de donner aux enfants l’occasion de
commencer à jouer. C’est incroyable combien d’enfants ont joué et sont
ensuite passés au hockey mineur. »
Quand on considère les réalisations et la portée du bénévolat de Nolin, son
travail le plus impressionnant est peut-être la fusion des deux
associations de hockey de Dewberry et Marwayne il y a trois saisons.
À seulement 23 kilomètres l’un de l’autre, les deux villages ont connu une
querelle de plusieurs décennies qui s’est transposée, sans surprise, au
hockey senior. Mais avec la diminution du nombre d’inscriptions au hockey
mineur dans la région et les deux associations à la recherche d’une
solution, Nolin a mené à bien une fusion.
Ce ne fut pas facile de briser les barrières, mais avec moins de 1 000
personnes dans la région, il était clair que le hockey mineur n’allait pas
survivre dans un village ou l’autre sans l’autre.
Le message de Nolin était simple : « Vous fusionnez et formez des équipes
ou vous ne jouez pas au hockey. »
Trois ans plus tard, les deux régions ne peuvent pas voir comment les
choses auraient pu être autrement.
« Vern l’a vu venir », explique Volz, un natif de Marwayne qui a
personnellement connu la rivalité. « Il pensait qu’il y aurait une fusion
forcée. Il a fait les premiers pas pour rester en amont de la situation.
« Il a l’esprit ouvert. Il comprend les deux côtés et il a aussi une vision
à long terme. Il a su communiquer cela à d’autres qui auraient pu être
récalcitrants et il leur a permis de voir à quoi ressemble le hockey ici et
d’en tirer le meilleur parti. »
En conséquence, les équipes de hockey mineur du district sont plus fortes
et les deux villages beaucoup plus proches dans l’ensemble. C’est une
situation où le hockey et la communauté sont gagnants.
Nolin admet que son expérience de chauffeur dans les courses de chariots
l’a aidé à se préparer à son extraordinaire service communautaire.
Le dévouement, l’engagement en temps et le groupe de personnes nécessaires
pour réussir à diriger une équipe de chevaux, les piqueurs et le personnel
de soutien ont fourni les bases.
Et il admet que les similitudes sont un peu plus profondes, d’autant plus
qu’un titre de champion de course de chariots bâchés au Stampede de Calgary
lui échappe encore.
« C’est notre coupe Stanley. »
Mais d’ici là, il y a un autre vieil adage qui suggère que vous ne pouvez
pas congédier un bénévole. Dans le cas de Vern Nolin, vous ne voudriez
jamais le faire.